Montréal, printemps 2024. Ce soir-là, Mathilde rentre chez elle et s’effondre sur son lit. Insomniaque, la jeune étudiante repense à l’assemblée générale qui a eu lieu plus tôt dans la soirée, une grève ayant cours dans les universités québécoises. Au coeur de la nuit, elle ressasse ses souvenirs, les rejoue en tentant d’y être plus pertinente et imagine l’histoire alternative qui aurait pu en découler. Seule dans son lit, elle réinvente le passé, le présent et le futur, dans un joyeux tourbillon obsessif.

Texte: Pierre Berlioux (Écriture dramatique, 2023)
Mise en scène: Véronique Côté

Cette pièce s'inscrit dans le cadre du Festival Nouvelles Écritures. Voir aussi Corps de verre trempé.

Entrevue - L'amour vient du futur

Rencontrez l'auteur et une partie de l'équipe qui travaille sur le projet, et apprenez-en plus sur la pièce!

- De quoi parle la pièce?
- Quels sont les rôles de chacun?
- Pourquoi faut-il aller voir la pièce?
...

Pierre Berlioux (Écriture dramatique, 2023)

La plupart du temps, la nuit, je ne dors pas : j’attends que ça se passe. Plongé dans un univers hybride, qui n’a ni la texture des rêves, ni celle de la réalité, je remodèle et réinvente ma vie et le monde. Cette pièce, une sorte d’auto-fiction déguisée, est une tentative de partager les questions intimes et politiques qui traversent mes nuits. 

Olivier Kemeid, mon coach, m’a guidé pendant des mois dans l’écriture et la réécriture de cette pièce, avec beaucoup de bienveillance et d’exigence. Je le remercie du fond du cœur, ainsi que Diane, Julien-Claude, et toutes les personnes qui me relisent, me critiquent, me questionnent et me rendent un peu moins bête. 

Merci à tous mes camarades, ces tannant·e·s qui se battent pour un monde plus soutenable, plus inclusif et plus solidaire. Leurs folies d’aujourd’hui seront les évidences de demain. 

Merci à toutes les personnes dont le travail, visible et invisible, nous permet de faire des spectacles dans des salles propres et accueillantes. 

Enfin, merci à tous les weirdos qui m’entourent, qui rendent ma vie belle et drôle, et à qui j’ai malicieusement volé quelques répliques. 

Bon spectacle à toutes et à tous! 

Véronique Côté

La pièce que vous verrez ce soir pose la question de l’engagement.
C’est une question qui m’intéresse hautement, et que j’ai adoré arpenter en compagnie de l’auteur, des interprètes, des conceptrices et concepteurs, ainsi que de toute l’équipe de production.  

Comment s’engager collectivement, quand on ne sait plus comment le faire sur le terrain de l’intime? Est-ce que croire en quelque chose, pour soi et pour les autres, est encore possible, au milieu de cette époque brisée? Est-ce que l’engagement est vain? Est-ce qu’il nous coûte trop, est-ce qu’on s’y brûle trop? Est-ce qu’il en vaut toujours la chandelle? 
Et comment faire pour s’y livrer de nouveau avec conviction quand on a un jour connu la défaite?  

Je crois que le bonheur (ou, en tout cas, la mise en échec du sentiment d’impuissance qui nous prend tous en étau, à un moment ou un autre) peut se cacher, oui, dans l’engagement. 
Je ne sais pas d’où vient l’amour (Personnellement, il m’est arrivé par le théâtre, mais c’est peut-être juste un beau hasard...). Par contre, au bout de ces mois de travail en compagnie des finissantes et des finissants que vous rencontrerez ce soir, je vous le dis sans hésiter: le théâtre, lui, viendra toujours du futur.  

Bonne soirée. 
Et, comme dirait Charlotte: n’ayez pas peur d’(e les) aimer.