Un centre-ville où jamais rien ne se passe. Entre des séances de sport sur l’heure du dîner, des réunions de bureau, des soupers de famille, des retours de congé et des visites de condos, des professionnels voient le vernis de leur vie craquer, alors qu’un ouragan naît à l’autre bout du monde. Et il grossit. Et il s’étend. Est-ce qu’il va se rendre jusqu’ici? Dehors, on dirait qu’il vente un peu plus fort qu’à l’habitude.

Texte: Julien-Claude Charlebois (Écriture dramatique, 2023)
Mise en scène: Sébastien David (Interprétation, 2006)

Cette pièce s'inscrit dans le cadre du Festival Nouvelles Écritures. Voir aussi L'amour vient du futur.

*Coup de feu lors du spectacle 

Entrevue - Corps de verre trempé

Rencontrez l'auteur et une partie de l'équipe qui travaille sur le projet, et apprenez-en plus sur la pièce!

- De quoi parle la pièce?
- Quels sont les rôles de chacun?
- Pourquoi faut-il aller voir la pièce?
...

Julien-Claude Charlebois (Écriture dramatique, 2023)

Au moment où j’écris ces lignes, cela fait trois jours que je ne suis pas sorti de chez moi. J’ai six écrans et huit fenêtres en tout temps. Tant d’écrans et tant de fenêtres pour voir le monde à travers les traces de doigts ou la poussière. Le soleil a brûlé mon divan et mon tapis de salon. Ma table de verre trempé est tout le temps cernée. Ma souris d’ordinateur bouge toute seule. J’ai des courriels, j’ai des textos, j’ai des appels, j’ai du courrier. J’ai oublié tous mes rendez-vous. Ce n’est pas grave, parce que j’ai tant d’écrans, tant de fenêtres, tant de temps.

Sébastien David

J’aime particulièrement revenir à l’École nationale pour monter les spectacles des finissant.e.s en écriture dramatique parce qu’ils rassemblent absolument tous les programmes autour de la parole d’un.e des leurs. Chaque fois, ça ne se dément pas: il y a quelque chose d’encore plus rassembleur et vibrant dans le processus. Ce soir, vous allez assister au premier spectacle des finissant.e.s, mais aussi à la naissance d’un auteur. Ce n’est pas rien. L’écriture de Julien-Claude Charlebois puise sa source à un endroit rare, un endroit dont lui seul connaît le chemin pour s’y rendre et qui exige de nous, équipe de création, de trouver le nôtre. Que ce soit dans un match de squash ou au travail, Corps de verre trempé aborde, tantôt avec gravité, tantôt avec un humour subtil, les rapports de domination et de pouvoir. Ce fut un réel plaisir (et un défi!) de faire surgir cet univers froid où tout pulse par en-dessous, comme caché ou étouffé, et où tout se doit d’être millimétré, les mots comme les silences. 
Je remercie du fond du cœur les étudiantes et étudiants d’avoir plongé avec moi avec une rigueur et un dévouement que je n’avais pas observés depuis longtemps ! 
La relève est là. 
Toute là.