Programme Résidence Autochtone

Concours 2026-2028

Depuis septembre 2018, l’École nationale de théâtre s’engage à devenir une institution d’enseignement de premier plan pour les artistes issu.e.s des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Dans le cadre de son engagement continu envers la diversité, l’inclusion, la vérité et la réconciliation, l’ÉNT a en effet le devoir de comprendre et de favoriser le resserrement des liens avec les nations autochtones. Sachant que ses méthodes actuelles n’incluent pas expressément de pratiques ou de formes d’art autochtones, elle reconnaît, honore et facilite les différentes approches et démarches prônées par ces artistes.

L’ÉNT se réjouit d’entreprendre ce processus d’apprentissage et est convaincue qu’il exercera une influence durable sur sa pédagogie.

Le programme Résidence autochtone, qui se présente sous forme de formation continue, offre une occasion unique de recherche et de perfectionnement à des artistes autochtones professionnel.les. Cette résidence de deux ans offre à l’artiste sélectionné un espace d’apprentissage unique, du temps et de l’expertise pédagogique à travers de multiples ressources. Elle vise à approfondir sa pratique.  Elle propose une voie d’apprentissage distincte à l’ENT qui contribue à son épanouissement personnel et artistique, à son perfectionnement et à l’élargissement de son réseau professionnel.

Lieu de rencontres et d’échanges, la résidence permet d’accéder aux cursus des cinq disciplines au programme (Création et production, Écriture dramatique, Scénographie, Interprétation et Mise en scène) et d’être exposés à de multiples façons de créer, toutes plus différentes les unes que les autres, grâce à une série de cours, de rencontres, d’ateliers de création, de laboratoires exploratoires.

Le contenu pédagogique et artistique de la formation est élaboré en étroite collaboration avec le responsable du programme et l’artiste. De plus, la personne participante peut compter sur l’expertise du Cercle consultatif autochtone.

 

Ce programme de résidences est possible grâce au soutien de la Fondation Cole, de BMO et du Conseil des arts de Montréal.

Pour déposer sa candidature

Les candidatures doivent inclure les documents suivants au format PDF :

  • Une lettre d’intention expliquant le parcours pédagogique souhaité
  • Une lettre adressant les aspects suivants :
    • Qu’est-ce qui, dans votre trajectoire professionnelle, vous pousse à poser votre candidature à l’École nationale?
    • Quels défis rencontrez-vous régulièrement dans votre parcours artistique?
    • Expliquez-nous comment l’École saura vous outiller afin de mieux répondre à ces défis et facilitera la suite de votre parcours professionnel.
  • Entre une à trois lettres de recommandation adressant différentes facettes de votre pratique artistique

Vous pouvez rédiger la réflexion sur votre travail artistique et y joindre d’autres moyens de communiquer votre identité personnelle et professionnelle (c’est-à-dire, des images ou des enregistrements sonores, des séquences vidéo, etc.).

Les demandes doivent être envoyées à residences@ent-nts.ca  au plus tard le 16 janvier 2026 à 23h59 avec Résidence autochtone en sujet.

Les entrevues auront lieu entre le 16 et le 19 février 2026.

Les candidat.e.s retenu.e.s passeront une entrevue en personne ou par visioconférence

 

FAQ

S’agit-il d’un programme de résidences artistiques autochtones ou d’un programme destiné aux artistes autochtones en résidence ?

Il s’agit d’un programme qui offre aux artistes autochtones l’occasion de tirer parti des ressources de l’ÉNT en élargissant leurs champs de multiples possibilités. L’ÉNT n’offre aucune formation sur les méthodes, les formes et les pratiques autochtones, mais nous aspirons à faciliter le mentorat, et parfois l’enseignement, avec l’aide d’artistes et de mentors autochtones.

Dois-je utiliser mon temps de manière spécifique pendant ma résidence à l’ÉNT ?

Non. Les discussions avec le directeur de la Résidence autochtone ainsi que les directeurs et directrices des programmes de l’École vous aideront à déterminer un programme d’études adapté à vous et à vos besoins. Il pourrait s’agir de mettre l’accent sur des cours et des ateliers précis, offerts dans le cadre des programmes de base de l’École, ou sur des projets artistiques personnels. Ou bien d’un mélange des deux.

Puis-je travailler pendant ma résidence à l’ÉNT ?

La nature flexible de ce programme vous permet de réserver du temps à des projets personnels et professionnels. En tant qu’artiste en résidence, vous êtes toujours en conversation avec l’École au sujet de l’horaire, de la charge de travail et des priorités.

Quel genre de soutien financier est offert ?

L’ÉNT couvre les frais de toute la formation, et une bourse de soutien pour frais de subsistance est offerte à la personne résidente.

Suis-je seul.e pendant mes études à l’ÉNT ?

En tant qu’artiste en résidence, vous êtes constamment en contact avec votre directeur afin d’ajuster et d’améliorer votre cursus. En discussion continue avec votre directeur, le programme s’adaptera afin de mieux répondre aux objectifs fixés et vous outiller vers de nouvelles approches artistiques. Il est possible d’organiser un encadrement et un mentorat à titre privé, en association avec des projets précis ou au cours de la période que vous passez à l’ENT. Vous aurez aussi la possibilité de travailler avec des artistes des cinq disciplines théâtrales de l’École (création et production, écriture, scénographie, interprétation et mise en scène.

Le Cercle consultatif autochtone s’efforce d’accentuer le sentiment d’accueil et d’appartenance pour les artistes autochtones inscrits à l’École.

Dois-je déménager à Montréal ?

Idéalement, si vous êtes accepté.e, vous devez être disposé.e à habiter à Montréal pendant votre formation à l’ÉNT. Si cela est difficile en raison de votre situation personnelle, il est possible d’envisager une formation modulaire, complétée par divers séjours en ville.

Y-a-til quelqu’un à qui je peux m’adresser pour obtenir de plus amples renseignements ?

Pour toute question sur le programme et pour obtenir de plus amples renseignements, vous pouvez communiquer avec le directeur du programme de Résidence autochtone, Robert Bellefeuille, au 514-842-7954, poste 137.

Artiste résidente

Alexia Vinci

Alexia Vinci, artiste bispirituelle membre de la nation mi’gmaq de Gespeg, explore avec passion la diversité des arts vivants. Formée en tant que comédienne, elle excelle également en tant que créatrice et improvisatrice. Au cœur de sa démarche artistique résident le dialogue, les rencontres et les expériences collectives. Son travail artistique s’étend à divers territoires, allant du sacré à l’intime, de la mémoire aux racines. Elle a, entre autres, participé à des lectures au festival du Jamais lu et au théâtre La Licorne et interprété le personnage de Noémie dans l’adaptation du roman Manikanetish de Naomi Fontaine, présentée chez Duceppe. Elle occupe présentement le poste de directrice artistique du projet Tiohtià:ke: cartographie de récits autochtones.

Résident.e.s passé.e.s

Simon Riverin, résident 2023-2024

Innu originaire de Pessamit (Côte-Nord), Simon Riverin est établi à Montréal depuis 2014. Il œuvre dans le monde de l’art depuis 2017 en tant que technicien du son, créateur musical et concepteur sonore. Créateur de musique pour la maison de production autochtone Yändata`, il collabore également avec diverses compagnies autochtones sises à Montréal, telles Production Menuentakuan avec Charles Bender et Marco Collin, Productions Onishka d’Émilie Monnet, ainsi qu’avec Natasha Kanapé Fontaine dans le cadre de son projet interdisciplinaire Tshishkushkueu. Il participe également au projet Them Voices de Lara Kramer.

Émilie Monnet, résidente 2020-2022

Au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, la pratique d’Émilie Monnet privilégie les processus de création collaboratifs, et ses œuvres sont le plus souvent présentées sous forme de théâtre interdisciplinaire ou d’installations immersives. À l’automne 2018, elle débutait sa résidence d’artiste de trois ans au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui avec Okinum, et y présentera Kiciweok: lexique de 13 mots autochtones qui donnent un sens en décembre prochain. This Time Will Be Different, co­ créée avec Lara Kramer, était présentée au FTA en juin dernier puis à Edimbourg en août. Émilie est d’origine anishinaabe (algonquine) et française et a grandi en Outaouais et en Bretagne. Elle vit actuellement à Tiohtià:ke/Mooniyaang/Montréal.

www.onishka.org

Soleil Launière, résidente 2018-2020

Originaire de Mashteuiatsh sur les rives du Pekuakami (lac Saint-Jean), Soleil Launière vit et œuvre à Tiöhtià:ke (Montréal).

Artiste multidisciplinaire, elle allie le chant, le mouvement et le théâtre en passant par l’art performance. Elle entremêle la présence du corps bispirituel et l’audiovisuel expérimental tout en s’inspirant de la cosmogonie et de l’esprit sacré des animaux du monde innu. Elle exprime en actes une pensée sur les silences et les langages universels. Depuis 2008, Soleil a réalisé plus d’une trentaine de performances différentes, dans le cadre de rassemblements et d’événements artistiques autochtones et allochtones à l’intérieur ou à l’extérieur des réseaux de diffusion conventionnels (OFFTA, RIAPA, Dare-Dare, Articule, MAI). Outre son travail d’interprète avec le théâtre Ondinnok et les Productions Menuentakuan, elle a exploré le théâtre physique, la danse contemporaine, le chant traditionnel et contemporain au Québec, en Nouvelle-Zélande (2012-2013), en Australie (2012) aux États-Unis et en Colombie-Britannique (2011, 2018 et 2019).

Soleil signe la mise en scène de Nikamotan-Nicto présenté à la place des Festivals (2019). Entre 2019 et 2021, elle présente sa première production Umanishish mise en scène par Xavier huard à l’Usine C, elle fait la co-mise en scène avec Patrice Dubois de Courir l’Amérique présenté au Théâtre Quat’ Sous et présente Sheuetamu, une production issue de la résidence pour artiste autochtone à l’École nationale de théâtre du Canada. Elle termine sa résidence à l’ÉNT en mai 2020. Depuis juillet 2020, Soleil est à la tête de la compagnie qu’elle a fondée, Production AUEN.

« Qu’est-ce que j’apporte dans ma résidence et aux gens qui créent autour de moi ? Encore, c’est la visibilité, on a besoin d’être là, on a besoin d’être vu, on a besoin d’être compris, et être compris, c’est être écouté, c’est se mettre dans ces espaces-là, dans des situations des fois un peu moins confortables. On a besoin de sortir de notre cocon pour fleurir plus loin. »

 

Soleil Launière, Artiste autochtone en résidence

 

Visionnez l’entrevue entre Joséphine Bacon et Soleil Launière faite dans le cadre de sa visite à l’ÉNT le 20 janvier 2020.