TEC – La femme de nulle part
Entre passé et présent, La femme de nulle part est le récit de la réparation d’une absence. Accompagnée de son frère Théo, Nora part à la recherche de Jeanne, sa grand-mère, dont elle a perdue la trace depuis une dizaine d’année. Mais la rencontre avec l’autre est toujours difficile. Il faudra trouver comment se parler. Nora et Théo se trouvent pris entre la culpabilité d’une histoire qu’ils ne comprennent pas et une grand-mère qui refuse de se raconter.
Dans la mise en scène, je fais se côtoyer différentes époques, les fantômes du passé s’entremêlent au présent et résonnent avec les vivants. Les personnages ont des marques sous les vêtements, différentes matières et texture, pour suggérer comment les corps portent la mémoire des générations, comment on transmet des douleurs et des tristesses.
Les scènes sont effrénées, les personnages parlent vite et fort, ne s’écoutent pas, s’aiment avec maladresse, passent du rire aux larmes, le tragique et le ridicule de leurs existences se côtoient. Pour contraster, je place des entre-scènes plus symboliques, plus poétiques, avec des images qui font ressortir ce que cache le silence. Ces moments qui ne sont pas originalement dans le texte permettent d’ajouter une seconde écriture faite de silence, de respiration et d’images.
Ce dont on ne parle pas ne se transmet pas.
Et ce qui ne se transmet pas, se perd, c’est tout. Parler, maintenant. Se raconter, maintenant.
Biographie d’Anna Sanchez
Du plus loin qu’elle se souvienne, Anna Sanchez a toujours carburé aux mots, aux idées, aux images. À 22 ans, elle sait que le monde est grand. Elle l’a parcouru. Aujourd’hui, il reste encore beaucoup à faire, à embrasser. Le vertige est grand. Regarder. Croire. Désirer. Comme l’air qu’on respire.
Anna veut être projetée tout au bout des univers connus et inconnus, foudroyée sur place, à bout de souffle et au bout d’elle-même. Jouer. Écrire. Mettre en scène. Inventer. Parce que l’École nationale de théâtre, où elle obtient son diplôme en 2021, attise les feux.
C’est une tragédienne. Un petit clown, aussi. C’est pourquoi, de Racine à Beckett en passant par Shakespeare, et aux côtés de Frédéric Dubois, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin, Anna plonge tête première dans les langues et les propositions artistiques. Il y a aussi la création, avec Brigitte Poupart. Pour cultiver le sensible, la révolte et le rêve.
Le théâtre comme lieu d’indignation. De consolation. Pas autrement.
À l’été 2020, Anna co-écrit avec Hugo Fréjabise une première pièce de théâtre : Bloquées.
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