Vous avez soif de découvertes théâtrales ou vous cherchez une œuvre en particulier? La bibliothèque Famille Bleviss compte plus de 100 000 pièces de théâtre dramatiques en français et en anglais provenant de tous les coins du monde, dont près de 6 000 textes inédits non publiés, une remarquable collection de livres sur le costume et la mode et une grande quantité de dossiers de presse sur les artistes qui font le théâtre ici et ailleurs.


Pour étancher votre soif de lecture dramaturgique contemporaine et classique et vous aider à choisir parmi l’éventail de choix disponibles en ligne et sur place, voici notre premier article de blogue «4 pièces pour emporter»! 4 suggestions de lecture pour vous faire découvrir les pièces du moment.

Lorraine Hansberry, Héritage, traduction de la Mischka Lavigne, manuscrit dans la collection de la bibliothèque


C’est en 1959 que la pièce de Lorraine Hansberry prend l’affiche sur Broadway. A raisin in the sun, est la première œuvre d’une jeune femme noire à y être présenté. On y découvre une famille noire vivant à Chicago. Apprenant l'arrivée prochaine d’une somme d’argent importante, chacun souhaite améliorer son sort, mais tous n’ont pas les mêmes solutions : Walter désire démarrer une entreprise, sa sœur veut étudier et sa femme ainsi que sa mère veulent sortir de leur appartement miteux et acheter une maison dans Clybourne Park. Mais voilà, ce quartier est traditionnellement blanc… Malgré les soixante années qui nous séparent de sa première à Broadway, cette œuvre demeure d’une vibrante actualité. Classique du théâtre américain, nous sommes ravis d’obtenir la première traduction française de cette pièce, faite par l’autrice Mishka Lavigne et qui sera présentée à la Compagnie Jean Duceppe cet automne.

Crédit photo: Caroline Laberge

Rébecca Déraspe, Je suis William, Dramaturges éditeurs


Lorsqu’elle parlait du travail de l’écriture, Virginia Woolf insistait sur l’importance d’avoir sa chambre à soi comme autrice. Féministe, elle remarquait la différence entre ce que la société permettait comme aspirations aux hommes et aux femmes. Dans son texte, elle donnait en exemple une sœur fictive de Shakespeare qui, à talent égal, n’aurait jamais vu le sien éclore et aurait été annihilée par l’histoire, tandis que le génie encensé de son frère aurait résonné pendant des siècles dans un pays dont même la langue se réclame du nom. C’est à cette sœur imaginaire que Rébecca Déraspe donne vie dans ce théâtre musical destiné au public adolescent. Cette histoire aux personnages attachants et complexes nous présente l’opiniâtre Margaret, treize ans, qui commet le crime d’écrire dans une Angleterre où les femmes n’y ont pas droit. Son frère William est émerveillé par ses écrits et tente de trouver une manière de faire connaître leur beauté au monde sans mettre sa sœur en péril. Cette ode à la fratrie et au féminisme a remporté le prix de la Critique pour le meilleur spectacle Jeune public l’an dernier.

Rébecca Déraspe, Je suis William, Dramaturges éditeurs


L’École des femmes, adaptation d’Olivier Choinière, manuscrit dans la collection de la bibliothèque


Dans ce spectacle présenté par des finissants en interprétation, production et scénographie de l’École nationale de théâtre en 2019, Olivier Choinière poursuit son exploration de Molière amorcée avec son Projet Blanc en 2011. Ici, l’École des femmes est prise à bras-le-corps et résolument amenée dans le présent sombre des Incels, ces « célibataires involontaires », des rapports de pouvoir et de domination ainsi que de la pornographie. Arnolphe a enfermé Agnès afin de l’épouser. Il la tient aussi dans un état d’ignorance et refuse qu’elle soit éduquée, car il préfère avoir une femme sotte. Mais voilà qu’Agnès fait la connaissance d’Horace dont elle tombe amoureuse. La jeune femme sera accompagnée dans son émancipation par les servants Georgette et Alain qui se transforment pour l’occasion en maîtres de jeu féministes. Olivier Choinière nous offre une œuvre qui pose un regard sur elle-même à des siècles de distances, tout en la faisant résonner avec son actualité. Cérébral et ludique, le texte encourage la réflexion critique sur les personnages et le récit au sein même de la représentation.

 Crédit photo: Maxime Côté

Sabryna Pierre, l’Inconnue, éditions Théâtrales


L’autrice française Sabryna Pierre s’intéresse aux figures historiques. À Montréal, nous avions pu assister à la lecture de sa pièce Unity Walkyrie, qui présentait la figure controversée d’une aristocrate anglaise devenue amoureuse d’Hitler et ayant tenté de se suicider. Cette nouvelle pièce, l’Inconnue, plonge dans la légende de cette jeune fille retrouvée noyée dans la Seine au XIXe siècle et dont le masque funéraire avait envoûté les poètes français. À la légende, se marie ici l’histoire d’une jeune femme amnésique et de son médecin qui croit reconnaître en elle une présence fantomatique. Dans cette histoire intime, le passé et le présent se confondent et bouleversent leurs existences.


 

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