Il y a un bourdon qui cherche une sortie par ta fenêtre. Il y a Lise qui connaît tous les insectes exposés au musée. Il y a un phasme de la collection de Mattis (11 ans) qui imite une branche morte. Il y a Pénélope dans le lit d’invité, qui attend que Dave ait fini. Il y a le sphinx à tête de mort, la tête de mort tatouée sur le thorax, le papillon le plus lourd, 1,5 gramme. Martine (42) ne l’a vu qu’en photo un soir de mai, en buvant une limonade dans sa cour décorée de flamants roses. Il y a les quinze mille espèces de termites. Il y a Mélanie, qui peut les classifier de mémoire, mais qui aime qu’on attache ses lacets pour elle. Il y a les papillons en forme de feuilles, qu’on oublie. Et il y a Karelle qui cache ses origines pauvres aux autres étudiants en portant des vêtements trop chers. Son père les paie en faisant le gardien de sécurité au centre-ville. Il y a les insectes épouvantails, comme la chenille simulant la tête de serpent, qui effraie même les singes au Costa Rica. Il y a Bastien (19), qui apprend la lutte en imitant son père. Et il y a cette phrase scotchée dans ta tête : « La vie est une distraction perpétuelle qui ne laisse même pas prendre conscience de ce dont elle distrait. » (Kafka)

- Alice Tixidre

Cela a été un réel bonheur pour moi de monter La migration des papillons d’Alice Tixidre. Avec sa pièce, Alice a su nommer des vérités inqualifiables. La rencontre avec cette autrice a été pour moi marquante, et ce fut un vrai plaisir de révéler cette parole dramaturgique.

Tout au long du processus de création, j’ai travaillé avec une équipe de concepteurs.trice.s sensibles, à l’écoute des enjeux contenus dans l’œuvre. Avec les interprètes et l’équipe de production, nous avons sauté avec franchise dans l’univers chargé de la pièce.

Le processus de création a été imprégné de joie et de permission. Je suis reconnaissante d’avoir travaillé en collaboration avec chacun des artistes de l’École nationale.

Nous vous offrons l’histoire de cinq protagonistes en quête de verticalité, des humains cherchant à s’élever à travers leurs élans disparates.

Bon spectacle!

- Guillermina Kerwin