Dominick Parenteau-Lebeuf

    Écriture dramatique (1994)

    NOUVELLES

    Dominick signe le texte L'amour maternel qui sera présenté dans le cadre de Je ne suis jamais en retard, mise en scène Markita Boies, au Théâtre d’Aujourd’hui, du 4 au 22 novembre 2014. Sa pièce La demoiselle en blanc sera produite en version anglaise (Young Lady In White) dans une traduction de Maureen Labonté, au Arts Court Theatre (Ottawa), du 7 au 15 novembre prochain, par la compagnie Evolution Theatre (mise en scène Christopher Bedford). Sa pièce Iris tient salon sera produite en version espagnole (Iris hace sala) dans une traduction et une mise en scène de Violeta Sarmiento, au Centro Cultural Helénico de Mexico, en avril, mai et juin 2015.

    PROFILE DE DIPLÔMÉE

    Entrevue réalisée en mars 2009.

    Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ?

    Mon conjoint Louis Champagne (Interprétation, 1994) et moi sommes les fiers parents de Léon Napoléon Champagne, qui a maintenant 4 mois! Donc, nos vies tournent autour de lui en ce moment. En avril, j’entamerai ma quatrième saison comme scénariste pour l’émission jeunesse Toc Toc Toc. J’ai aussi un projet d’écriture pour ados avec le Théâtre Bluff, dirigé par Sébastien Harrisson (Écriture dramatique, 1998), et je travaille au développement d’une série télé avec mon chum.

    Qu’est-ce qui vous plaît le plus de votre métier ?

    La solitude et la possibilité d’utiliser mon imaginaire à ma guise.

    Sur quoi aimeriez-vous écrire mais ne l’avez pas encore fait?

    J’ignore quelle étincelle allumera le petit bois que j’ai ramassé, mais une pièce m’attend. Cette pièce est en quelque sorte une pièce miroir de Buried Child de Sam Shepard qui m’a énormément marquée (je l’ai d’ailleurs traduite). Dans ma pièce en gestation, ce n’est pas un enfant qui est enfoui, mais quelqu’un d’autre, autre chose.

    Où aimeriez-vous voir jouer vos pièces ?

    Partout où elles sont désirées et chéries; le désir et l’amour créent le lien idéal pour la création d’un spectacle. Cela dit, j’aimerais un jour voir mes pièces jouées en Australie (pays où j’ai habité) et en Angleterre; j’ai le sentiment que mon imaginaire pourrait correspondre à la folie des Australiens et des Britanniques.

    Qu’est-ce qui vous inspire ?

    Au début de ma carrière, ma vie m’inspirait, car c’est tout ce que je connaissais. Aujourd’hui, les collisions entre ma structure intérieure et le monde extérieur m’inspirent davantage. Je veux parler de ces collisions avec le réel qui provoquent des illuminations dans mon intimité et mon imaginaire et qui, elles, déclenchent l’écriture. Impossible donc de dire précisément ce qui m’inspire, mais chose certaine, je suis davantage attirée par ce qui singularise les êtres humains que par ce qui les rassemble.

    Si vous n’étiez pas devenue auteur, quel métier auriez-vous fait ?

    C’est très difficile de m’imaginer faire autre chose! L’auteure en moi s’est profilée très tôt, dès l’âge de 5 ou 6 ans, sans pour autant que je puisse le nommer concrètement. Vers 18 ans, j’ai pris conscience que c’était ce que je voulais faire, écrire. Mais s’il faut jouer le jeu, j’aurais peut-être pu devenir attachée culturelle dans une ambassade ou encore galeriste. J’aime parler d’art et des artistes et je sais bien le faire.

    Quels aspects de votre formation à l’ÉNT vous ont le plus servis lorsque vous avez débuté votre carrière ?

    Tout. Vraiment tout. Les rencontres avec la multitude de profs, la variété des cours, etc. La richesse de l’École, c’est sa formation à la fois bigarrée et rigoureuse. Mais si je dois être plus précise, je dirais qu’il y a deux cours qui m’ont profondément marquée et inspirée. D’abord, le cours d’improvisation donné par feu Robert Gravel, qui me renvoie toujours à l’essentiel, soit l’intuition. Robert a été un maître pour moi et il a été un des premiers à poser sur moi un regard de reconnaissance; il a vu qui j’étais et m’a fait savoir qu’il croyait en moi. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné mon premier contrat professionnel alors que j’étais encore étudiante à l’École ! Et le deuxième cours qui m’a énormément servie : « Lire pour écrire » conçu et donné par Élizabeth Bourget (Écriture dramatique, 1978). Élizabeth m’a ouvert les yeux sur la variété des formes théâtrales et m’a fait rencontrer des écritures qui m’ont profondément marquée, en lesquelles je me suis reconnue alors que je ne me connaissais pas encore ! Ce fut très, très précieux pour l’auteure naissante que j’étais.

    Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui débute sa carrière ?

    Soyez confiants, persévérants et, de grâce, projetez-vous sur le long terme, sur le très long terme !

    Finissez cette phrase : Si j’avais su à l’époque ce que je sais aujourd’hui…

    … je serais entrée à l’École un peu plus tard (j’y suis entrée à 20 ans) avec un peu plus de bagage de vie et de connaissances générales.